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L'artiste multidisciplinaire Robert Freynet raconte divers aspects de la vie des voyageurs qu’il illustre de ses dessins au crayon. On est transporté dans le quotidien de ces hommes parcourant le continent en canot à la recherche de fourrures. Ses illustrations nous les présentent en plein labeur, franchissant des rapides, portageant, déployant les voiles du canot ou encore au repos, s'adonnant à des jeux. Il y a également un dessin montrant une initiation par le baptême, symbole du passage vers une vie nouvelle.

– TABLE DES MATIÈRES –

Voyageurs franchissant les rapides

Voyageurs franchissant les rapides au Manitoba

Vers les années 1820, les hardis voyageurs canadiens-français partaient à l’aventure vers les Grands Lacs, puis vers le grand Nord-Ouest en suivant les nombreux cours d’eau qui sillonnent le vaste paysage boréal. Leurs immenses canots pouvant porter jusqu’à deux tonnes de cargaison se déplaçaient en convois d’une demi-douzaine d’embarcations.

 

Ces jeunes hommes étaient employés par des compagnies du commerce des fourrures rivales pour transporter des marchandises aux nombreux forts, ces postes de traite qui parsemaient le Nord-Ouest au XIX ͤ  siècle.

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On échangeait des produits fabriqués contre les riches pelleteries de cette région du Nord-Ouest, récoltées par les Amérindiens. Au retour, on ramenait au Bas-Canada ces fourrures très sollicitées par un marché européen insatiable.

 

La venue des voyageurs au Manitoba marque la naissance de la Nouvelle Nation. En effet, les Métis francophones de la Rivière-Rouge sont issus de l’union de ces jeunes canadiens-français avec des femmes autochtones du pays.

 

Ce sont ces Métis francophones qui ont négocié, sous l’égide de Louis Riel, l’entrée du Manitoba dans la Confédération canadienne en 1870, en tant que province bilingue.

Des voyageurs quittent Lachine

Des voyageurs quittent Lachine, près de Montréal,
au début du 19
siècle.

Amis et parents souhaitent le bon voyage à ces hommes costauds, canadiens-français, qui partent pour plusieurs mois vers l’Ouest. Ils travaillent pour le compte de la Compagnie du Nord-Ouest ou de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

On appelle ces voyageurs des « mangeurs de lard ». Ils doivent livrer les marchandises manufacturées des marchands de Montréal : outils, armes, chaudrons, aiguilles, couvertures, vêtements, etc., pour approvisionner les forts des régions de l’intérieur. À ces forts on échange ces biens contre des fourrures qu’apportent les Autochtones.

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Ces gigantesques canots, pouvant transporter un équipage de 14 hommes et deux tonnes de marchandises, se rendront en brigades de 10 canots jusqu’à l’ouest des Grands Lacs. Là, au Fort William, les voyageurs échangeront leurs marchandises contre les fourrures qu’apporte cet autre type de voyageur, cet homme qu’on appelle « hivernant ». Ces hivernants ont passé l’année précédente avec leur femme autochtone et leur famille métisse, à faire la traite des fourrures avec les Premières Nations vivant dans les prairies et les forêts du Nord-Ouest, là où les pelleteries du castor ont le plus de valeur.

L’échange ayant été effectué au Fort William, les mangeurs de lard retournent vers Montréal, leurs canots chargés de fourrures destinés au marché européen. Mission accomplie, ils retournent hiverner chez eux sur les berges du Saint-Laurent, en attendant le printemps.

Les voyageurs déploient les voiles

Les voyageurs déploient les voiles de leurs canots

Lorsque les voyageurs arrivent sur un lac et qu’un bon vent souffle de l’arrière, ils montent le mât et la voile prévus à cet effet, et laissent la force de la nature les propulser vers l’avant. Les voyageurs peuvent alors mettre de côté leurs pagaies et se reposer, tout en filant à bonne allure.

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Le repos du soir

Le repos du soir

Le soir, après une journée de durs labeurs, les voyageurs choisissent un endroit pour camper. Ils hissent leur canot géant sur le rivage et le posent à l’envers pour couvrir leur matériel durant la nuit.
 
Leurs rations sont dévorées avec un bon appétit : le lard salé, le pemmican, la viande séchée, la graisse d’ours, les biscuits, les fruits séchés et les pois. Parfois, les voyageurs se procurent des sacs de maïs séché des autochtones et utilisent la farine pour se faire des galettes. Quand l’occasion se présente, on chasse le petit gibier comme le lièvre et le castor ou on mange du poisson fraîchement pêché. Et n’oublions surtout pas l’eau-de-vie!

On dort à la belle étoile ou sous la tente.

Si un voyageur se blesse en route et ne peut plus contribuer à transporter la marchandise, ses compagnons le laissent au prochain fort pour, soit récupérer, ou retourner dans l’Est avec le prochain convoi.

Dès l’aube, ces hommes canadiens-français rechargent leurs canots et repartent sur les cours d’eau, pour endurer encore une autre journée de travail ardu.
 

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Le portage des voyageurs

Souvent, pendant leur trajet Montréal – Rivière-Rouge sur les cours d’eau, les voyageurs affrontent des rapides. Ils doivent évaluer les risques : est-ce qu’on doit tenter de « sauter » les rapides dans ces embarcations fragiles faites d’écorce et de bois, où est ce qu’on doit plutôt accoster les canots et portager tout le matériel et le canot aussi, en contournant la turbulence?

 

Mal calculer et lancer son embarcation dans des rapides trop agités peut vouloir dire briser le canot, perdre son matériel ou même perdre sa vie, puisque les voyageurs ne savent pas nager.

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Le plus sage, c’est souvent de faire le portage, exercice pourtant pénible où le voyageur doit transporter à dos, parfois sur une longue distance, une grande quantité de matériel. Puis, on hisse aussi le canot gigantesque sur les épaules pour le transporter à travers la brousse et aller rejoindre le cours d’eau où c’est plus calme, de l’autre côté des rapides.

 

Les légendes d’hommes forts abondent. C’est à savoir lequel des voyageurs peut porter sur son dos le plus grand nombre de ballots de 40 kg chacun.

 

Souvent, les pistes très fréquentées à travers la brousse sont aménagées pour faciliter les portages.

 

Près des rapides, on aperçoit parfois une croix érigée à la mémoire d’un voyageur qui aurait perdu la vie à cet endroit, ayant trop risqué.

 

Durant deux mois, sur ce trajet de 2 500 kilomètres, en naviguant sur les lacs et les rivières, les braves voyageurs doivent effectuer, en route, plus d’une centaine de portages.

Le portage
Le baptême du voyageur

Le baptême du voyageur

Les voyageurs avaient pour coutume une cérémonie de « baptême » afin d’initier les jeunes voyageurs canadiens-français qui pénétraient pour la première fois, en canot d’écorce et par de nombreux cours d’eau, jusqu’au Pays d’en haut, au cœur du continent nord-américain. En s’en allant vers l’ouest, une fois passé le lac Supérieur et son Grand Portage, on arrivait, en naviguant les rivières, à la ligne de partage des eaux : vers l’est, le bassin versant des Grands Lacs allant vers l’océan Atlantique; vers l’ouest, le bassin versant allant vers le lac Winnipeg, la baie d’Hudson, et l’océan Arctique.

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Ce n’est qu’en ayant réussi à se rendre jusqu’ici, que l’on pouvait être reconnu comme étant un vrai voyageur, un « Homme du Nord », et non un simple « Mangeur de lard », faisant la navette entre Montréal et le Fort William, situé sur le lac Supérieur. C’est donc à cet endroit, où les eaux continentales se divisent, que les voyageurs néophytes recevaient, par ce baptême, la reconnaissance et leur adoubement. C’était un ancien rite de passage aux gestes mystérieux, un rituel arrosé d’eau et d’eau de vie.

 

Certes, le passage était géographique, mais c’était aussi un passage vers une vie nouvelle. On sait que ce sont les Hommes du Nord qui restaient pendant l’hiver, au pays de la Rivière Rouge et dans le grand Nord-Ouest, afin d’assurer la traite des fourrures sur place. Ils épousaient les femmes natives du pays, et adoptaient les coutumes des Premières Nations. Ce croisement entre les cultures autochtone et canadienne-française a donné naissance à la Nouvelle Nation des Prairies : les Métis.

Jean-Baptiste et Marie-Anne

Jean-Baptiste et Marie-Anne Lagimodière
à la Rivière-Rouge

Au tournant du XIX ͤ  siècle, Jean-Baptiste Lagimodière était traiteur de fourrures dans le Pays‑d’en‑Haut, ce que l’on nomme aujourd’hui le Manitoba, les Prairies de l’Ouest et le Nord. Il travaillait à son compte, sous contrat, soit pour la Compagnie de la Baie d’Hudson ou la Compagnie du Nord-Ouest.

Après quelques années dans l’Ouest, le jeune homme retourne au Bas-Canada, à Maskinongé, et épouse Marie-Anne Gaboury. Elle le suit vers le Nord-Ouest quand il y retourne. Elle devient ainsi la première femme blanche à s’installer dans l’Ouest.

 

Ce couple remarquable vit plein d’aventures dans les Prairies. Ils veulent finalement s’établir, avec leur jeune famille naissante, là où une colonie est à veille de naître : la colonie de la Rivière-Rouge.

L’illustration se situe vers 1812, au tout début de la colonie. Jean-Baptiste Lagimodière et Marie-Anne visitent le Fort Gibraltar, qui est situé à la Fourche, confluent des rivières Assiniboine et Rouge. Étant traiteurs de fourrures, ils négocient avec les Métis et les Autochtones dans un campement près du fort. Leurs enfants s’amusent avec les autres jeunes.

 

Jean-Baptiste est le courageux voyageur qui inspira le Festival du Voyageur, ayant marché, en hiver, de la Rivière-Rouge à Montréal pour délivrer un message urgent à Lord Selkirk.

 

En récompense pour cet exploit, Lord Selkirk lui octroya un terrain à la Petite Fourche, jonction des rivières Seine et Rouge, non loin de la Grande Fourche. C’est sur ce terrain que naitra le petit-fils de Jean-Baptiste et de Marie-Anne, Louis Riel, le fondateur du Manitoba.

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Loisirs des voyageurs

Loisirs des voyageurs

Sur le vaste territoire de l’Amérique du Nord, il y avait, au début du XIXe siècle, tout un chapelet de forts établis par les marchands de fourrures, pour servir comme postes de traite. Les Premières Nations et les Métis appor-taient à ces forts de riches pelleteries d’animaux qu’ils avaient chassées, en échange d’articles manufacturés, tels que des chaudrons, mousquets, balles et de la poudre, aiguilles, couteaux, haches, couvertures, vêtements et autres articles utiles.

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Ce sont les voyageurs qui assuraient le transport aller-retour de toute cette marchandise. Cependant, en arrivant au fort, ces gaillards ne pouvaient pas camper à l’intérieur de la palissade du fort, seulement à l’extérieur. Ce sont uniquement certains employés, le bourgeois et des visiteurs importants qui avaient le droit de dormir dans l’une des cabanes à l’intérieur.

 

Durant leur temps libre, les voyageurs s’adonnaient à des jeux, à des compétitions, à la pêche, à la chasse au petit gibier et à des épreuves de force. Ils se racontaient des histoires, jouaient de la musique et faisaient l’entretien du canot et de l’équipement.

 

Grâce à leur riche culture, leur joie de vivre et leur camaraderie, ces voyageurs étaient plus que des bêtes de somme, ils étaient des vecteurs de la culture canadienne-française. Tout en transportant les marchandises, ils véhiculaient aussi cette culture, qui, deux siècles plus tard, fait toujours écho à cet âge d’or.

Un accident sur la rivière

Un accident sur la rivière

Le trajet du voyageur, par la voie navigable entre Montréal et la Rivière-Rouge, était long et périlleux. Des accidents pouvaient survenir et certains voyageurs y trouvaient même la mort, d’autres se blessaient.

 

Le voyageur blessé devenait alors un fardeau pour son équipe qui était pressée d’avancer sur d'immenses distances, et ce, dans un court laps de temps.

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Dans l’illustration, on aperçoit un canot, fracassé en raison d’une mauvaise manœuvre et qui devra être réparé. Durant l’accident, un des voyageurs a été grièvement blessé.

 

Le bourgeois, voyageant avec l’équipage, négocie avec le père d’une famille autochtone, qui est sur place. Puisque son voyageur est handicapé, l’équipage voudrait le laisser derrière afin de continuer sa route. Les autochtones acceptent de s’en occuper en attendant qu’il se rétablisse. Pour leurs bons services, le bourgeois les paye avec un paquet de tabac et des couvertures.

 

Une fois son canot réparé, l’équipage pourra ainsi repartir, laissant derrière lui un de ses voyageurs qui sera maintenant en mesure de survivre dans ce pays indompté, grâce à l’hospitalité de cette famille aborigène.

Le bourgeois

Le bourgeois en canot express

Vers 1820, au Fort William, à l’extrémité ouest du lac Supérieur, un bourgeois est sur son départ vers le Nord-Ouest, le Pays d’en haut. Il se dirige vers la Rivière-Rouge, petite colonie qui se trouve à la conjoncture des rivières Rouge et Assiniboine, appelée la Fourche, aujourd’hui Winnipeg et Saint-Boniface.

 

Le bourgeois, dont le départ du Fort William est signalé par le canon du navire au quai, est un des actionnaires de la puissante Compagnie du Nord-Ouest, rivale de la Compagnie de la Baie d’Hudson dans la lucrative traite de la fourrure. Il se rend à ce poste lointain pour veiller à la bonne gérance du Fort Gibraltar, justement situé à la Fourche. Pour y arriver, il doit parcourir les lacs et les rivières d’un immense paysage boréal, sur presque 3000 km, avec plus de 100 portages en route. Les dangers, les intempéries et les moustiques l’attendent.

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Cependant, le bourgeois voyage en canot express, qui se déplace plus rapidement que le convoi de géants canots qui suivra, remplis des provisions pour la traite de fourrures. Le bourgeois a avec lui les voyageurs les plus hardis et les rameurs les plus habiles. Lui n’a pas à ramer, ni à portager, ni même à se tremper les pieds lors des nombreux portages : ses hommes le portent jusqu’à la terre sèche.

Tempête

Tempête sur le lac

C’est surprenant de constater que la plupart des voyageurs ne savaient pas nager. Pourtant, ils passaient de longues journées à voguer sur les lacs et les rivières à travers les immenses paysages boréales.

 

Les dangers étaient nombreux et le bon jugement était important en négociant les cours d’eau. On peut penser aux rapides sur les rivières, certes, mais les lacs comportaient aussi leur lot de défis. C’était plus sage de suivre le rivage du lac, mais parfois on décidait de traverser une baie, en filant tout droit d’un cap à l’autre, pour gagner du temps. Cependant, on risquait ainsi de se faire prendre dans une tempête soudaine, loin du rivage et en eau profonde.

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C’est ce qui arriva au couple Jean-Baptiste et Marie-Anne Lagimodière lors de leur voyage de Montréal à la colonie de la Rivière-Rouge en 1806. Sur le lac Supérieur, une terrible tempête s’est abattue soudainement sur le convoi de ces gigantesques canots qui voguaient au large. (Voir l’illustration tirée d’une planche de ma BD, actuellement en production : Voyageurs des Prairies.)

 

Jean-Baptiste, voyageur intrépide, et Marie-Anne, première femme blanche à s’établir dans l’Ouest, ont réussi à survivre à cette épreuve pour ensuite fonder une famille à la colonie de la Rivière-Rouge. Ils deviendront les grands-parents de Louis Riel. Cependant, d’autres voyageurs n’ont pas été aussi chanceux, plusieurs membres de l’équipage se sont noyés dans le déluge houleux.

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La taverne

La taverne des voyageurs

Durant la première moitié du XIXe siècle, à Lachine, village avoisinant de la ville de Montréal, des hommes de tout âge se réunissent régulièrement dans la taverne locale.

 

Un tel endroit est idéal pour qu’un bourgeois puisse recruter les gaillards requis pour manier les pagaies des gigantesques canots du commerce de fourrures. Parfois, plusieurs membres d’une même famille s’embrigadent pendant une saison, au moyen d’un contrat signé d’un X.

 

Ces voyageurs appelés « mangeurs de lard » font constamment la navette pour parcourir les quelque 1 500 kilomètres entre Montréal et le Fort William, ce grand poste de traite de fourrures, appartenant à la Compagnie du Nord-Ouest, à l’extrémité ouest du lac Supérieur.

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Certains seront appelés à voyager encore plus loin vers le nord-ouest au « Pays-d’en-Haut » devenant alors des hivernants ou « Hommes du Nord ». Ces hivernants s’établissent en permanence dans l’arrière-pays, parmi les Premières Nations, afin d’assurer une liaison entre le commerçant de l’Est et le chasseur autochtone des riches pelleteries des Territoires du Nord-Ouest.

 

Ces voyageurs canadiens-français de la vallée du Saint-Laurent, au Bas-Canada, fondent des familles avec les femmes autochtones du Nord-Ouest, adoptant leurs us et coutumes. Une « Nouvelle Nation » francophone est alors née dans les Prairies : les Métis de l’Ouest canadien.

Note : L’esquisse au crayon présentée ici a été conçue, comme plusieurs autres de mes dessins dans cette série, dans le cadre de la création du site Web interactif Rendezvousvoyageurs.ca des Productions Rivard.

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