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La chronique à Dino

La médecine intégrative est une approche globale de l'humain qui allie la biologie et le style de vie. Elle vise à tirer profit des meilleurs soins offerts par la médecine conventionnelle et la médecine complémentaire. De plus en plus de médecins traditionnels s'y intéressent. Notre chroniqueur, formé en biologie médicale et en naturopathie, exprime son point de vue sur les réseaux de la santé et vous invite à aiguiser votre sens critique et à participer activement à la gestion de votre santé.

– TABLE DES MATIÈRES –

L'alimentation

Cette chronique se veut une forme d’éditorial qui exprime certains des points positifs et quelques fois moins positifs de nos réseaux de la santé, par des rencontres et des lectures que je fais dans mon quotidien. Espérons qu’elle vous inspirera à aiguiser votre sens critique et à comprendre que la véritable santé part de nous-mêmes et de nos actions de tous les jours.

Mise en garde du Nénuphar : Les opinions présentées dans ce texte sont le point de vue de l’auteur et dénoncent une situation générale sans viser un établissement en particulier.

L’alimentation des plus vulnérables

Dernièrement, un membre de ma famille a dû se rendre à l’hôpital pour y subir des examens et analyses. Il devait être à jeun depuis la veille, comme c’est souvent le cas. Après ses premiers examens, comme il devait en subir d’autres, on lui dit d’aller manger un petit quelque chose et de revenir un peu plus tard. Il était assez tôt et la cafétéria ne semblait pas ouverte. Il a donc décidé de s’acheter de quoi manger dans une machine distributrice du service. Je vous passe tous les détails, mais le sandwich et autres condiments contenus dans cette machine ne correspondaient pas tout à fait à ce que j’appelle une « alimentation saine ».

S’il y a un endroit dans les pays développés où l’on devrait retrouver la meilleure qualité d’aliments, c’est bien dans un hôpital. Comment peut-on y tolérer la vente de produits qui sont maintenant interdits dans la plupart des écoles. Je pourrais aussi discuter des repas qui sont servis aux personnes hospitalisées pour un long séjour, mais je veux surtout souligner qu’il faudrait vraiment discuter sérieusement du sujet. L’argument des gestionnaires étant toujours le budget, je ne comprends pas comment ils peuvent penser qu’une personne malade récupérera mieux et quittera plus rapidement l’hôpital en mangeant des aliments transformés, bourrés de colorants et d’agents de conservation. Dans certains cas, bien sûr, on calcule le taux de sodium, de gras et de sucre pour respecter les taux quotidiens recommandés, mais que fait-on de la fraîcheur et de la qualité de l’aliment?

La base de la vie est l’alimentation. Pour être en bonne santé, il faut manger de vrais aliments et non pas compter les calories ou le taux de sodium dans une enveloppe de soupe déshydratée. Heureusement, il y a longtemps que je n’ai pas eu à me rendre dans un hôpital, et je croyais naïvement qu’on avait beaucoup amélioré cet aspect, puisque c’est essentiel pour ne pas y demeurer trop longtemps. Selon moi, on n’a plus les moyens de mal nourrir nos malades. Si vous devez y passer quelques jours, n’oubliez surtout pas d’apporter vos vitamines!

J’aimerais, en terminant, vous souhaiter un superbe temps des Fêtes.

Le changement

Le changement passera par les nouvelles générations

J’ai reçu pas mal de commentaires sur un éditorial qui portait sur un réseau de santé idéal qui devrait faire intervenir les professionnels du style de vie comme les naturopathes, ostéopathes, herboristes, acupuncteurs, nutritionnistes, chiropraticiens, accompagnateurs, etc. Nous sommes loin de la coupe aux lèvres, mais les commentaires que j’ai reçus me persuadent que les prochaines générations de jeunes professionnels apporteront des changements, car ils sont très conscients de l’échec de nos dirigeants en matière de gestion de nos ressources et de nos impôts. On a élu un jeune premier ministre au Canada, et sa vision ébranle déjà les institutions dirigées par la vieille garde, qui tient à conserver ses pouvoirs et ses idées révolues. J’ai la chance de visiter les écoles qui forment les thérapeutes de demain et je suis fasciné de voir le profil des jeunes qui s’intéressent aux professions dites alternatives ou complémentaires. Ce sont des gens extrêmement curieux et éduqués qui n’acceptent plus les explications obscures d’une thérapie mystérieuse. Ils sont à la fois ouverts et pragmatiques et offriront un professionnalisme indéniable aux gens qui iront les consulter dans les prochaines années.

Le thème du congrès annuel de 2015 de l’Association des naturopathes agréés du Québec portait sur l’épigénétique. C’est toujours autant d’actualité. Je serais curieux de poser la question aux professionnels reconnus,  médecins, infirmiers et pharmaciens, à savoir ce qu’ils pensent de cette science qui fait l’objet de beaucoup de recherches depuis les dernières années. Je suis persuadé que bon nombre d’entre eux ne sont pas encore familiers avec cette science. L’épigénétique décrit l’ensemble des mécanismes moléculaires du génome et de la régulation de l’expression des gènes qui peuvent être influencés par le milieu environnant et l’histoire personnelle, et être potentiellement transmissibles d’une génération à l’autre, sans modification de l’ADN. C’est un concept qui dément en partie la « fatalité » des gènes et qui nous permet de comprendre que l’environnement est responsable en grande partie des problèmes de santé qui nous affectent. Il s’agit de la plus grande révolution de la biologie des douze dernières années, car elle démontre que notre comportement agit sur l’expression de nos gènes. Pour le moment, il s’agit de la science la plus prometteuse en matière de prévention et même de guérison de maladies chroniques. La façon la plus simple de l’utiliser est de modifier nos comportements alimentaires, sociaux et psychologiques, ce que les nouveaux professionnels spécialisés dans l’amélioration des habitudes de vie sauront faire. Ce sont eux qui pourront exercer un impact durable sur la santé des gens.

En ce début d’année, la plupart d’entre nous vont faire de la thérapie épigénétique sans le savoir, en prenant de nouvelles résolutions. Il sera peut-être plus motivant de les tenir en sachant que les bienfaits peuvent être transmis à la prochaine génération…

Je vous souhaite une année 2018 remplie de bons choix.

À qui le ti-coeur

À qui le ti-cœur après neuf heures?

La maladie cardiovasculaire est le principal problème de santé publique dans la plupart des pays industrialisés. Je me suis particulièrement intéressé à ce sujet depuis quelques années, et je dois dire qu’à la vitesse à laquelle l’information est publiée, les autorités en la matière ont beaucoup de difficulté à suivre la parade. Lorsque les coûts liés à la maladie sont élevés (plus de 20 milliards de dollars au Canada en 2010, selon Statistique Canada), les centres de recherche s’activent et parfois créent de nombreuses controverses en matière d’approches thérapeutiques et de diètes qui pourraient être favorables ou non aux maladies cardiovasculaires. Il y a bien sûr des recommandations officielles en matière de prévention, de dépistage et de traitement, mais sont-elles à jour?

Ces dernières années, il y a eu beaucoup de remises en question concernant tout ceci. Le cholestérol LDL, est-ce un bon marqueur de risque ou non? Les gras saturés sont-ils vraiment néfastes pour notre santé cardiovasculaire? Le végétarisme favorise-t-il la santé du cœur, ou devrions-nous considérer certains aliments de source animale? La santé cardiovasculaire est un sujet qui suscite beaucoup de passion, autant chez les médecins, les cardiologues, les neurologues et autres kinésiologues, que chez les entraîneurs, les

nutritionnistes et les naturopathes; les opinions sur la marche à suivre de l’approche à adopter sont souvent très divergentes. Il y a depuis quelques années en France une pétition qui circule et qui demande aux autorités de faire la lumière sur la réelle utilité des médicaments anti-cholestérol dans presque tous les protocoles de traitement et de prévention des maladies cardiovasculaires. On demande la formation d’un comité d’experts indépendants pour voir si les statines peuvent vraiment servir à autre chose que d’amasser des millions pour les fabricants pharmaceutiques. Je dois avouer que je suis un peu partagé sur cette question. Beaucoup de cardiologues nous disent que depuis qu’ils prescrivent cette classe de médicament aux gens ayant subi un premier infarctus, ils ne les voient plus revenir tous les trois mois à l’urgence comme par le passé. Deux questions méritent pourtant d’être éclaircies et me poussent à vouloir quand même signer cette pétition, qui a obtenu tout près de 400 000 signatures jusqu’à maintenant.

Tout d’abord, est-ce la diminution du taux de cholestérol qui a cet effet bénéfique chez les personnes atteintes, ou bien ces médicaments auraient-ils aussi un effet anti-inflammatoire? Et si la baisse du cholestérol n’était pas 

ce qui donne au médicament son efficacité? Si cette baisse était plutôt une résultante collatérale qui entraînait les effets secondaires néfastes que les gens ressentent en le prenant ? Dans ce cas, nous pourrions trouver autre chose à leur prescrire, par exemple des antioxydants aux propriétés anti-inflammatoires… Il ne faut pas oublier que le cholestérol est essentiel à notre santé et qu’on remet sérieusement en doute le lien entre un haut taux de cholestérol et la maladie coronarienne.

Ensuite, je me demande quel est l’effet réel de ces médicaments chez les gens n’ayant subi aucune atteinte aiguë sur le plan cardiovasculaire. Cette question n’a jamais vraiment obtenu de réponse concluante dans les études publiées. Alors, pourquoi les prescrire à toute personne dès qu’elle a un taux un peu plus haut que la normale sans savoir si cela est vraiment nécessaire?

 

De toute façon, n’oubliez surtout pas que février est aussi le mois de l’amour et qu’il y a plusieurs façons de prendre soin de notre petit cœur après neuf heures. Le chocolat ou les fleurs fonctionnent encore très bien…

Les mises en garde

Les mises en garde sont-elles toujours justifiées?

Ces dernières années, j’ai donné beaucoup de formations sur les produits naturels, et, chaque fois, je dois tenter d’expliquer aux employés de magasin ou même aux consommateurs les nombreuses mises en garde, souvent farfelues, que l’on retrouve sur les étiquettes de produits vendus librement. La goutte qui fait déborder mon vase et qui me pousse à faire mon éditorial sur le sujet est la règlementation d’étiquetage pour les produits homéopathiques concernant les enfants de moins de 12 ans. Comme vous le savez, en 2004, Santé Canada a créé une nouvelle catégorie de produits : les PSN (produits de santé naturels). Comme ce ne sont ni des médicaments ni des aliments, il fallait établir un cadre de règlementation afin de permettre ou non la vente de ces produits sur nos rayons. L’idée de base
était, bien sûr, de protéger le public, mais de
le protéger de quoi exactement? Ces produits
étaient déjà vendus depuis des années sans
trop de problèmes.

 

Deux poids, deux mesures

 

Les compagnies qui fabriquent ces produits ont dû investir beaucoup d’argent et d’efforts pour obtenir leurs numéros d’homologation NPN ou DIN-HM (pour l’homéopathie). Un nombre important de produits sont disparus des rayons faute de moyens financiers ou de preuves pour convaincre Santé Canada qu’on pouvait continuer de les vendre. Cette loi, qui semblait prometteuse au départ, demandait à juste titre de démontrer l’efficacité du produit en insistant sur le fait que certains ingrédients d’une formule doivent être en quantité suffisante pour avoir un effet thérapeutique reconnu. Le problème est que, dans le même souffle, on ne considère presque jamais la quantité des ingrédients lorsque vient le temps d’indiquer les mises en garde. Par exemple, si vous ajoutez un peu de passiflore (plante légèrement calmante) comme accessoire dans une formule, vous devez indiquer que le produit peut causer de la somnolence sans tenir réellement compte de la quantité. Je suis d’accord que toute substance, naturelle ou non, peut être toxique ou peut produire des interactions si elle est prise en quantité suffisante. Il faudrait toutefois montrer quel dosage pose des risques avant d’imposer des mises en garde. Le problème avec l’étiquetage actuel est que le nombre de ces mises en garde est tellement important, et la plupart du temps sans fondement clinique, que les consommateurs ont peur d’acheter un produit qui est totalement inoffensif aux dosages recommandés. Je dis souvent à la blague qu’on va bientôt lire sur les étiquettes de bouteilles d’eau de source que ce produit peut causer la noyade!

 

Le cas des médicaments homéopathiques

 

Même s’il n’y a plus de doutes aujourd’hui sur l’innocuité (non-dangerosité) de l’homéopathie, Santé Canada vient d’émettre un avis comme quoi les compagnies devront retirer les allégations de santé et les indications thérapeutiques de l’étiquetage des médicaments homéopathiques pour le soulagement des symptômes de la toux, du rhume et de la grippe destinés aux enfants de 12 ans ou moins. Non pas parce qu’il n’y a pas de preuves d’efficacité, mais bien parce qu’on ne connaît pas les dangers potentiels des produits dans ce groupe d’âge. Jusqu’où iront ces directives absurdes qui nuisent à l’économie des PSN, mais qui profitent sûrement à quelqu’un d’autre?

Éducation et information

Éducation et information pour être en santé

Je considère presque équivalent, en ce qui concerne les risques pour la santé, d’être ignorant à propos des principes de base de la physiologie que d’être ultraspécialisé quant à un aspect de celle-ci. Les gens qui se spécialisent dans un domaine de la santé n’ont pas souvent l’occasion d’avoir une vue d’ensemble et traitent surtout des symptômes précis d’une maladie qui n’ont parfois rien à voir avec la cause du problème. Même chose pour les chercheurs qui effectuent des recherches pointues et qui ne peuvent pas déroger de protocoles très rigoureux au risque de ne pas être pris au sérieux ou de ne pas être publiés tout simplement. C’est souvent ces gens qui vous diront que si tel produit ou tel traitement n’a pas fait l’objet d’une étude publiée dans un journal prestigieux, ça ne vaut pas la peine de s’y attarder. Ce sont les mêmes qui nous disent que les recettes de grand-mère n’ont aucune valeur et qu’il s’agit de charlatanisme.

De l’autre côté du spectre, nous avons des gens qui se disent thérapeutes et qui utilisent l’ignorance et la naïveté des patients pour leur proposer des thérapies complètement farfelues qui peuvent aussi poser un risque pour la santé. Dans les deux cas, je crois que nous sommes mal servis. La médecine d’aujourd’hui a fait des progrès gigantesques en médecine d’urgence, mais pour ce qui est des problèmes chroniques, elle s’enfonce totalement dans la surutilisation de médicaments sans arriver à freiner l’augmentation de certaines conditions comme le diabète de type 2, l’obésité, le cancer et les maladies cardiovasculaires.

Devrait-on plutôt voir un guérisseur qui imposera les mains sur nous et nous donnera un collier en bois de je ne sais trop quel arbre? Je pense que le gros bon sens doit toujours avoir préséance, lorsqu’il s’agit de faire des choix pour notre santé. Ce n’est souvent pas noir ou blanc. Même la médecine du 21 ͤ  siècle est loin d’avoir toutes les réponses. La solution que moi j’ai trouvée pour savoir quoi faire et qui consulter, c’est de m’instruire avec un bon sens critique. Il ne faut pas hésiter à aller voir des conférences, à lire ou à poser des questions aux gens autour de nous qui s’y connaissent un peu. Déjà, si l’on avait les connaissances de nos grands-mères et que l’on pouvait prendre en charge les petits maux de tous les jours comme une otite, une grippe ou un mal de ventre avant de se rendre à l’urgence, on aurait beaucoup moins d'inquiétude quant à notre bien-être.

En effet, nos ancêtres savaient très bien ce qui était bon à mettre dans leur assiette et quelles plantes utiliser pour soulager les inconforts. Ils ne se fiaient pas aux études publiées et n’utilisaient pas non plus des techniques de magie blanche pour assurer le confort de leurs proches. Ils mangeaient sainement, avaient une vie active et consultaient le médecin parfois très connaissant des plantes et onguents naturels si cela devenait urgent. Vous me direz qu’ils mouraient plus jeunes à cette époque, mais n’oubliez pas que les antibiotiques et les chirurgies de remplacement d’organes n’existaient pas, sinon ils auraient probablement tous été centenaires.

Le ménage du printemps

Le ménage du printemps, ça vous dit quelque chose?

C’est la période de l’année où l’on pense à remplacer le vieux par du neuf, dans tous les sens du terme, et surtout dans notre corps. J’ai l’impression que les changements de saison nous font cet effet, et plus particulièrement au printemps.

 

Les plantes printanières offrent beaucoup de propriétés détoxifiantes en activant nos mécanismes d’élimination, et fort probablement que nos ancêtres en profitaient à ce moment-là pour effectuer des cures de nettoyage.

Aujourd’hui, les plantes vendues sous forme de comprimés, de teinture ou en vrac, nous viennent d’un peu partout dans le monde et n’ont probablement pas été cueillies la semaine dernière. Les méthodes de conservation et de séchage étant beaucoup plus sophistiquées, elles permettent une bonne conservation, et ainsi nous n’avons pas toujours besoin d’attendre les pousses printanières pour les consommer. Par contre, qu’en est-il de la qualité? Depuis quelques années, beaucoup de compagnies nous disent que la qualité des plantes médicinales est en baisse et qu’elles ont de la difficulté à s’approvisionner auprès de leurs fournisseurs internationaux.

 

Il y a quelques années, le New York Times publiait une lettre du procureur de l’état de New York adressée à quatre géants de l’industrie du commerce de détail qui vendaient des compléments alimentaires à base de plantes. Il les sommait de cesser la vente et de retirer du marché un certain nombre de leurs produits qui étaient supposé contenir des plantes médicinales, mais et qui en fait n’en contenaient pas du tout. De nos jours, les nouvelles techniques d’analyse de l’ADN végétale nous permettent d’identifier plus précisément la nature d’une poudre de plante et d’en définir le contenu exact, ce qui était impossible auparavant.

 

Le pharmacien Jean-Yves Dionne, expert en PSN (produits de santé naturels), dans un billet sur son blogue, nous parlait de la qualité variable des produits sur le marché en prenant l’échinacée comme exemple : « Le cas de l’échinacée est patent : dans les boutiques et les pharmacies, on retrouve côte à côte des produits dont la matière première est achetée sur le marché international (habituellement en Chine), le moins cher possible, sans traçabilité (origine de la plante et suivi du processus) et sans preuve d’efficacité;, et des produits de haute qualité dont l’origine est connue (Jardins Bio, par exemple) et dont l’efficacité est documentée (produits ayant fait l’objet d’études cliniques et scientifiques). La présence d’un NPN (numéro d’approbation de Santé Canada) ne nous éclaire malheureusement pas sur ces différences. Il est donc évident que si vous utilisez un produit de la première catégorie, vous serez déçus. Par contre, si vous utilisez correctement un produit de la seconde, vous aurez des résultats. » En conclusion, je dirais que si vous décidez ce printemps de faire le ménage, assurez-vous de parler à un expert afin de choisir la qualité avant le prix.

 

Bon nettoyage !

Quatre-vingt-cinq milliards

Quatre-vingt-cinq milliards de neurones
à nourrir et à stimuler

Je suis abonné à quelques blogues qui parlent de santé et à l’occasion, je prends le temps non seulement de lire le billet du blogueur, mais aussi, et surtout, les commentaires et la discussion qui s’ensuivent. Récemment, je

lisais les réactions à un billet qui parlait du vieillissement et de la façon dont la vie prenait un tout autre sens lorsqu’on approche l’âge vénérable de 80 ans. Ce qui m’a complètement séduit, c’est que les commentaires qui ont suivi étaient pratiquement tous écrits par des gens de plus de 80 ans. Non seulement ils sont présents sur Internet et participent activement à ce type de discussions en ligne, mais en plus, certaines réponses démontrent un intellect qui n’a rien à envier à celui de quelqu’un ayant la moitié de leur âge.

Mon premier constat a été la qualité du vocabulaire et de la structure des messages que je lisais sur cette page. J’ai été frappé de constater à quel point cette génération, qui n’a pas toujours fait de longues études, arrive à s’exprimer clairement et avec justesse. Notre cerveau est un organe fascinant et il a besoin de stimulation et d’entretien pour bien fonctionner. Je pense même qu’il est avantagé, car il peut être cultivé et enrichi à l’infini. En effet, d’autres tissus, comme les os, qui atteignent une densité maximale entre l’âge de 16 à 20 ans, ne pourront devenir meilleurs au fil du temps. Le cerveau, lui, grâce à ses 85 milliards de neurones malléables, peut toujours s’améliorer, pourvu qu’on lui donne ce dont il a besoin : de l’information et des nutriments essentiels. L’information que l’on y met dépend des stimuli qui nous viennent de nos cinq sens (enseignement, lecture, musique, travaux manuels, expérience culinaire, etc.). L’entretien de sa structure dépend, lui, de notre style de vie (alimentation, exercice, repos, etc.).

Ces deux facettes sont indissociables si l’on veut pouvoir utiliser nos capacités cognitives au maximum et le plus longtemps possible. Il faut s’intéresser à plein de nouveaux sujets et être le plus curieux possible. Il faut aussi avoir un cerveau en santé pour pouvoir utiliser ce qu’on a appris. Le plus érudit d’entre nous qui n’entretient pas sa santé générale risque de ne plus pouvoir se servir de ses connaissances après un certain âge, et même parfois plus tôt que ce que l’on prévoit. Le cerveau est un organe bien protégé et il est souvent le dernier à se dégrader. Soyons toutefois prévoyants et mettons toutes les chances de notre côté pour notre avenir.

Jusqu'où êtes-vous prêt

Jusqu’où êtes-vous prêt
à changer vos habitudes de vie?

Depuis quelques années, presque à tous les évènements publics auxquels je participe, il y a une personne qui vient me voir pour me parler de l’incroyable amélioration de son état de santé. Je ne parle pas ici de quelques kilos en moins, je parle de gens qui avaient des problèmes de santé graves et chroniques, souvent étiquetés comme incurables, et qui sont maintenant complètement métamorphosés, voire même guéris. Nous savons tous que l’alimentation et l’exercice physique sont la base pour recouvrer la santé. Les médecins et les 

nutritionnistes nous le répètent sans cesse, et c’est très bien. Ils nous rappellent de bien suivre la posologie de notre médication, d’essayer de bouger plus et de bien manger. Cependant, ce n’est pas tout à fait de ça que je veux vous parler, mais plutôt de gens qui avaient un cancer, une maladie auto-immune, comme la sclérose en plaques ou la maladie de Crohn, un diabète de type 2 avancé, de l’autisme, de la fibromyalgie grave, de l’ostéoporose ou un surplus de poids très important et qui sont maintenant, dans certains cas, en parfaite santé et sans médication.

Le point qu’ils ont tous en commun est la façon qu’ils ont utilisée pour y arriver. Dans certains cas, ils ont presque tout changé du jour au lendemain. Retrait de tout aliment qui a été modifié de ce qu’il était à l’origine. Élimination stricte des aliments potentiellement allergènes ou toxiques, sucre ajouté, produits laitiers, gluten, additifs chimiques, agents de conservation, OGM, alcool, etc. La plupart ont aussi adopté le biologique presque à 100 %. S’ils consomment des produits animaux, c’est d’une qualité irréprochable et en quantité limitée.

Ils ont augmenté la variété et la couleur des produits végétaux : fruits, légumes, épices, aromates, graines, noix, algues et légumineuses. Ils sont devenus des experts de l’alimentation vivante et de cuisiner soi-même. La plupart pratiquent quotidiennement des activités comme le yoga, la méditation et autres exercices qui leur conviennent. Beaucoup d’entre eux ont aussi décidé de faire le tri de leurs produits ménagers et de leurs produits d’hygiène personnelle afin d’utiliser des produits non toxiques.

Il s’agit de changements majeurs qui sont loin de : « j’ai décidé de faire un peu attention afin de perdre 5 kilos ». Je ne dis pas que les gens devraient tous adopter ce style de vie du jour au lendemain, mais je commence à penser qu’en raison du nombre de personnes qui souffrent de maladies chroniques et qui n’ont

plus de qualité de vie, est-ce que ça ne vaudrait pas la peine pour ces personnes de tenter l’expérience? Même pour quelqu’un qui n’a pas de problèmes graves, un changement comme celui-là pourrait lui permettre de vivre plusieurs années en étant en meilleure santé et sans avoir à prendre de médicaments. Il ne s’agit pas d’un régime draconien et dangereux, c’est juste le gros bon sens pour s’assurer d’être en bonne santé. Avec l’aide et le soutien d’une personne experte ou de quelques bons livres de référence, c’est possible d’y arriver.

En y réfléchissant bien, profitons au moins de la belle saison pour ajouter quelques nouveaux aliments bio et frais dans notre assiette, ce sera un excellent départ.

La belle saison

La belle saison, synonyme de bonheur et de santé…

J’ai la chance d’aller dans le sud quelques fois par année, et j’ai constaté que les magasins d’aliments naturels et les gyms ont un achalandage assez constant. Je suis toujours surpris d’entendre les commerçants d’ici nous dire que les affaires ralentissent durant l’été, que la population fréquente beaucoup moins les magasins pour se procurer leurs suppléments ou leurs super aliments. Sommes-nous plus en santé l’été que l’hiver? C’est une question qui mérite d’être posée.

 

Il est vrai que le soleil, et surtout la lumière qu’il dégage, a un effet extrêmement puissant sur notre humeur, et c’est peut-être la raison principale pour laquelle les gens cessent de consommer des compléments alimentaires. Je serais même curieux de faire un sondage pour voir si certaines personnes n’en profitent pas aussi pour arrêter la prise de médicaments sur ordonnance durant l’été. L’achalandage des salles d’entraînement est en baisse, et même les cours de remise en forme sont en pause la plupart du temps. Toutefois, je ne suis pas convaincu que tous ces adeptes continuent de faire autant d’exercice et de bien s’alimenter durant cette période.

C’est vrai que l’été nous apporte de bons fruits et légumes de saison, que beaucoup de gens en profitent pour faire des activités à l’extérieur quand il fait beau. J’aimerais par contre vous rappeler que l’été veut aussi dire « cantines », « terrasses », « festivals » et combien d’autres occasions de faire des écarts. On n’a pas moins de maladies chroniques l’été, on ne rajeunit pas non plus, mais on se sent quand même mieux dans notre peau, et ça nous pousse à revoir nos habitudes temporairement. Comme quoi notre humeur peut complètement transformer la façon dont on perçoit nos

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malaises ou nos inconforts. Honnêtement, je ne sais pas trop quoi en penser. D’un côté, il est toujours bon de s’accorder une pause et de décrocher, mais de l’autre, si j’ai des carences ou des problèmes de santé, il serait peut-être préférable de prendre de petits répits de quelques jours tout au long de l’année plutôt que de tout mettre en veille pendant deux ou trois mois. Ce qui est certain, c’est que l’ambiance est bonne, que les gens sont souriants et que la chaleur nous réchauffe le cœur.

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En réfléchissant bien à la question, je vous suggère de vous préparer un bon petit cocktail, dans lequel vous pouvez y ajouter une dose de super aliments riches en vitamines, en minéraux et en antioxydants; assoyez-vous confortablement sur votre chaise longue, au soleil, et prenez le temps de lire cette édition d’été du Nénuphar sur votre iPhone ou votre portable.

 

Bonnes vacances!

À quelle vitesse

À quelle vitesse vivez-vous?

Après un autre été à la campagne, me voilà de retour en ville pour cette rentrée de septembre, et force est de constater que nous ne vivons pas tous à la même vitesse. Nous pouvons même le voir lorsque des amis nous rendent visite durant l’été, ça prend assurément quelques jours pour les voir s’ajuster et adopter notre rythme campagnard. Il n’y a pas de mal à vivre à plein régime comme les gens de la ville, mais j’ai quand même parfois l’impression qu’il y a un déséquilibre. Aujourd’hui, nous sommes tellement stimulés par la technologie moderne que lorsqu’il y a une diminution de certains de nos neurotransmetteurs, l’ennui s’installe très rapidement.


C’est la rentrée scolaire et, tout le monde le sait, le nombre d’enfants ayant un déficit d’attention est impressionnant. Il y a plusieurs causes à ce problème, mais l’une d’entre elles est le fait qu’un cerveau qui n’est pas stimulé constamment déprime rapidement, même chez les adultes. De nos jours, s’il n’y a pas de télé, de téléphone, de tablette, de spectacle, d’activité sportive ou autres pour nous tenir occupés, nous ne savons plus comment nous comporter. Nous cherchons rapidement un nouveau stimulus pour ne pas nous ennuyer. Nous avons perdu l’habitude de ne rien faire. Avant l’ère technologique moderne et les parents qui gardent les enfants occupés comme des présidents d’entreprise, ces derniers pouvaient parfois s’ennuyer la fin de semaine de n’avoir rien à faire. À cette époque, nous avions hâte d’aller à l’école le lundi, car c’est là qu’il y avait de l’activité. Notre professeur était l’acteur dramatique ou l’humoriste qui apportait un peu d’action dans notre quotidien. Aujourd’hui, avec la course folle de la performance et de la recherche d’adrénaline, un cours magistral est la partie la plus ennuyante de la journée pour nos enfants. Pas surprenant qu’ils décrochent…


J’ai l’impression qu’il faudrait réapprendre à s’ennuyer, à être oisif, à regarder le bout d’une ligne à pêche en ne pensant à rien durant des heures, à faire des dessins dans le sable avec un bout de bois, à permettre aux enfants de jouer sans organisation. Nous voulons faire découvrir la nature et la campagne à nos enfants lors de congés annuels, mais sans jamais oublier d’apporter la console de jeux portative ou la tablette. Pourquoi faudrait-il toujours être occupé à faire quelque chose, être accro à nos neurotransmetteurs ? Je vous le dis, ça prend parfois quelques jours, voire quelques semaines, avant de s’ajuster à un nouveau rythme, mais tout le monde peut y arriver.

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Je vous laisse sur cette phrase lue sur Internet… Mon voisin me regarde me prélasser dans mon hamac et me dit : « Tu sais, la paresse est un péché. » Je lui ai répondu que la jalousie en était un aussi.


Bonne lecture et bonne rentrée!

Décoder notre génome

Décoder notre génome pourrait-il favoriser notre bien-être?

Il y a quelques années, nous pensions que le décodage du génome humain nous permettrait de prédire nos maladies. On nous promettait surtout que les thérapies géniques qui consistent à insérer de nouveaux gènes dans notre code génétique nous permettraient de guérir toutes les maladies. Jusqu’à maintenant, très peu de ces traitements ont fonctionné, mais une chose très positive en est ressortie, et c’est le développement de techniques de plus en plus sophistiquées et précises pour la lecture et l’analyse de nos gènes.

En effet, depuis quelques années, plusieurs laboratoires ont commencé à offrir la lecture de nos gènes à un coût très abordable, afin d’évaluer des caractéristiques uniques à chacun d’entre nous. À mon avis, d’ici peu, ce sont ces technologies de pointe, basées sur la science, qui vont complètement modifier cette relation encore malsaine entre la médecine moderne et les approches complémentaires comme la naturopathie. Je m’explique…

Récemment, la science a démontré que nos gènes peuvent être modifiés par l’environnement et notre style de vie (épigénétique). Ces nouvelles analyses de notre génome tiennent maintenant compte des caractéristiques individuelles qui permettent non pas de prédire nos maladies, mais de prendre des actions préventives afin de s’assurer d’être en bonne santé dans le futur ou de briser un cercle vicieux dans lequel nous serions déjà engagés. Imaginez qu’une évaluation de nos caractéristiques génétiques nous oriente sur les aliments qui nous font du bien ou ceux qui nous nuisent, sur les types de médicaments qui nous conviennent ou non, sur les nutriments comme les vitamines, minéraux ou acides gras pour lesquels nous aurions, par exemple, une capacité limitée d’absorption.

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Cartographie permettant d’identifier des gènes co-responsables de cancers colorectaux, avec à la clé, la création de thérapies ciblées pour combattre ces cancers à la source.

Source : Carving Data – Colorectal Cancer Aggressiveness Explorer

Même les médecins, qui quelquefois ont des réticences sur l’utilisation de suppléments alimentaires ou qui ne croient pas, par exemple, que l’alimentation pourrait améliorer le comportement d’un enfant, n’auront d’autres choix que de constater notre individualité et devront s’en remettre à la science de nos gènes. Il y a longtemps que les professionnels de la santé complémentaire disent que les patients sont tous uniques et qu’il est difficile de les traiter tous de la même façon, comme on le ferait dans une étude clinique. La difficulté était de le démontrer de façon scientifique, et c’est ce que ces évaluations génétiques modernes permettent de faire, de mieux en mieux, aujourd’hui.

Imaginez que l’un de ces tests vous apprenait que 60 mg de vitamine C sont loin d’être suffisants pour vous, que votre taux normal de cholestérol devrait être plus haut que la moyenne, que certains aliments comme le sel ou le café modifient vos gènes de façon plus marquée qu’un autre individu, que votre métabolisme ne réagit pas bien à certaines diètes, que votre organisme n’arrive pas à éliminer certains médicaments ou à subir certains traitements comme la chimiothérapie, etc. Vous serez d’accord avec moi qu’on pourrait prévenir les maladies et les guérir de façon beaucoup plus efficace. C’est vraiment de cela qu’on parle dans les cercles pointus de la médecine fonctionnelle.

Les fabricants de sucre

Les fabricants de sucre devraient commencer à avoir chaud!

Depuis plusieurs années maintenant, la plupart des chercheurs s’accordent pour dire que le sucre et ses dérivés ajoutés aux aliments seraient certainement plus nocifs pour la santé que le gras et qu’ils seraient responsables, en grande partie, de l’épidémie d’obésité, de diabète et de maladies cardiovasculaires qui afflige les pays industrialisés. Comme si ce n’était pas assez, des recherches très récentes ont démontré que l’obésité serait maintenant la cause la plus importante de développement du cancer, surpassant même le tabac. En effet, selon le CDC (Center for Disease Control and Prevention), un organisme américain, 40 % des cancers diagnostiqués en 2014 seraient attribuables aux surplus de poids excessifs. Ce chiffre augmente jusqu’à 55 % chez les femmes. Si l’on considère que 33 % des Américains font de l’embonpoint et que 38 % sont obèses, il n’est pas surprenant que l’on nous dise qu’une personne sur trois souffrira d’un cancer au cours de sa vie.

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Ce qui me préoccupe le plus dans tout ça, c’est que les recherches ne semblent avoir aucun effet sur la majorité des gens, ou bien ils n’y croient tout simplement pas. Ces chiffres récents sont alarmants, mais ça fait au moins une dizaine d’années que nous savons qu’un IMC (indice de masse corporel) élevé favorise le développement de certains cancers. Grâce aux résultats de ces nouvelles recherches, nous pourrions éliminer l’apparition de 70 % des cancers, et plus de 90 % des maladies cardiovasculaires et du diabète sans aucune médication. Pourtant, même si nous connaissons la solution, personne ne semble réagir et nous continuons à espérer qu’un grand chercheur trouvera la pilule miracle, sans que nous ayons à faire d’effort.

 

J’ai comme l’impression que le ministère de la Santé, qui administre plus de la moitié de tous les impôts et de toutes les taxes que chacun d’entre nous paye, devra faire des choix économiques importants dans les prochaines années. Est-ce plus payant de laisser une complète liberté aux entreprises qui vendent des aliments nocifs pour notre santé en les taxant ou bien de réglementer la vente de certains produits et ainsi diminuer les coûts en santé? Pourquoi n’aurions-nous pas aujourd’hui la même réflexion pour le sucre qu’avec le tabac, il y a de cela quelques années, puisque nous savons maintenant, hors de tout doute, que l’obésité est aussi dangereuse que le tabac pour notre santé?

 

Bon, vous allez me dire que je simplifie le problème, et ne vous inquiétez pas, je suis tout à fait conscient que l’embonpoint est un problème plus complexe nécessitant plus qu’une simple élimination d’un aliment comme le sucre. Il est sûrement plus difficile de modifier nos habitudes alimentaires que d’arrêter de fumer. De plus, il y a beaucoup de facteurs souvent oubliés qui entrent en jeu, comme l’épigénétique, le microbiote, certains facteurs sociaux et familiaux, etc. Ce que je dis, depuis quelques années, c’est qu’il nous faut un spécialiste du style de vie parmi les professionnels de la santé reconnus, une profession qui n’existe pas encore officiellement. Tout ça va aussi arriver, lorsque nous déciderons vraiment de nous impliquer dans notre propre bien-être et que nous cesserons d’attendre la pilule miracle.

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