Qu’elles soient vieilles comme le monde ou récemment développées, qu’on les désigne d’approche, de méthode, de pratique, de traitement, de technique ou d’art, il existe une multitude de façons d’améliorer notre santé mentale et physique. Les adeptes de chaque discipline en vantent les mérites et nous rendent la tâche plus difficile lorsque vient le moment de choisir ce qui serait bon pour nous lorsqu’on est en quête de mieux-être. Le Nénuphar a demandé à des praticiens de ces différentes disciplines de nous expliquer ce qu’il en est.
L’hypnose et l’autohypnose cliniques et médicales
peuvent-elles vous aider?
Qu’est-ce que l’hypnose?
L’hypnose est une pratique ancestrale maintenant au service de la médecine moderne et de la psychologie.
Les recherches en neuroscience ont aidé à démystifier l’hypnose, donnant à cette technique davantage de crédit quant à son utilisation dans le domaine des soins de santé. Ces recherches ont d’ailleurs ainsi validé et corroboré l’impact de l’expérience hypnotique sur le fonctionnement du cerveau. En particulier, les recherches sur l’utilisation de l’hypnose dans la gestion de la douleur (aiguë et chronique) ont démontré en imagerie cérébrale (IRM fonctionnelle, tomographie par émission de positons TEP) son impact sur les zones du cerveau en lien avec la douleur. Ainsi les techniques modernes en neuro-imagerie ont fourni l’explication à ce pouvoir de la
Source : Clinique dentaire Galt
pensée sur le corps : se répéter mentalement que l’on fait une activité ou la pratiquer, cela active les mêmes zones du cerveau; autrement dit « s’imaginer souffrir moins, c’est déjà souffrir moins. » Voilà pourquoi, l’hypnosédation est de plus en plus utilisée dans certains types de chirurgies médicales et dentaires.
« L’hypnose se distingue des interventions médicales usuelles puisqu’elle dépend du sujet lui-même qui est à la fois l’acteur et le témoin singulier des expériences évoquées. Elle se traduit par des changements physiologiques tangibles qui reflètent les interdépendances inextricables du corps et de l’esprit. »
Pierre Rainville, 2009
Par ailleurs, produire une définition précise de l’expérience hypnotique s’est avérée difficile pour les chercheurs, car beaucoup d’aspects y sont impliqués. En 2014, la division 30 de l’Association américaine de psychologie a tenté de développer et de présenter une nouvelle définition en espérant la rendre plus concise : « L’hypnose : un état de conscience qui implique une attention soutenue et une conscience périphérique réduite caractérisé par une capacité renforcée de répondre à une suggestion. ». On a tenté également de définir l’hypnotisabilité comme « [...] l’aptitude d’une personne à éprouver des changements sur le plan des physiologies, des sensations, des émotions, des pensées ou des comportements suggérés en cours d’hypnose. ».
Pourquoi l’hypnose?
Tout au cours de la journée, nous évoluons d’un état de conscience à un autre. L’utilisation de l’hypnose clinique et médicale initie et installe un état de conscience particulier, modifié, plus profond et généralement très agréable, favorisant ainsi l’accès à des intuitions et à des ressources que souvent nous ignorons posséder au fond de nous.
L’expérience hypnotique nous permet de favoriser davantage le contact avec l’émergence de cette partie profonde en nous, généralement appelée le subconscient ou l’inconscient. Nombreuses sont les tâches que notre esprit et que notre organisme savent accomplir de façon inconsciente, soit de façon innée ou par réflexe (activité respiratoire, cardiocirculatoire, digestive, etc.; fonctions cognitives, affectives), soit de façon acquise, soit par apprentissages successifs conscients ou inconscients (conduire une automobile, nager, faire de la bicyclette, écrire, lire, etc.).
Comment l’hypnose fonctionne‑t‑elle?
Contrairement à la prétention des hypnotiseurs de spectacle, l’expérience hypnotique est un pouvoir, une capacité, une habileté personnelle, un savoir. Elle est d’ailleurs vécue d’une façon spontanée chaque fois que nous sommes dans la lune, par exemple, ou absorbés dans une activité au point où nous perdons la notion du temps, voire n’entendons même pas la sonnerie du téléphone. Ainsi, toute hypnose est de l’autohypnose. La motivation, le contexte et le degré de suggestivité sont des facteurs de succès, d’apprentissage.
Que nous soyons seuls ou accompagnés d’un professionnel de la santé, l’expérience hypnotique comporte au moins deux phases : la première, où l’on utilise une ou des techniques permettant d’entrer dans un état modifié de conscience et la seconde, où l’on suggère des expériences visant à nous amener dans un état de mieux-être. Nombreuses sont les preuves de l’efficacité de l’hypnose clinique et médicale pour traiter les troubles de santé physique et mentale : gestion de la douleur aiguë, chronique; préparatoire (opérations, examens, traitements, naissances), oncologie et soins palliatifs; anxiété, phobies et post-traumas; problèmes somatiques; sommeil; estime de soi et confiance en soi, etc.
Bien sûr, il existe de nombreux exemples d’accompagnement en format audio MP3 ou autres pour permettre d’expérimenter par soi-même une transe hypnotique et ainsi faire un voyage intérieur pour explorer des ressources inconscientes. Cependant, pour une utilisation plus adaptée et efficace, on recommande généralement une initiation, c’est‑à‑dire un accompagnement par un professionnel de la santé avant de la pratiquer d’une façon plus autonome.
Sans être une panacée magique et miraculeuse, l’hypnose clinique et médicale s’avère être un adjuvant efficace et rapide visant à aider la gestion de beaucoup de troubles de santé physique et mentale non résolus par des démarches traditionnelles.
En espérant que cette courte présentation ait pu susciter chez vous un intérêt ou une curiosité à vouloir mieux comprendre et, peut-être même aussi, à désirer utiliser l’hypnose clinique et médicale pour traiter des troubles de santé ou tout simplement dans une quête de mieux-être.