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intégraux

Anglicismes intégraux

L'anglicisme intégral, c'est l'utilisation d'un mot anglais tel quel. C'est ce qu'on appelle un emprunt linguistique. Certains emprunts sont considérés comme des apports culturels ou des marqueurs de différence, alors que d'autres le sont par force majeure, dans le domaine de la technologie par exemple. En attendant qu'on leur attribue un équivalent français, on utilise les mots nouveaux dans leur langue de création.

C'est ainsi qu'on utilise maintenant les mots pilote, signet, banc d'essai et copie de sauvegarde pour remplacer driver, bookmark, benchmark et backup qu'on avait d'abord couramment adoptés, faute de mieux.

Contrairement à d'autres types d'anglicismes, plus pernicieux en milieu minoritaire, l'anglicisme intégral peut découler d'une certaine paresse intellectuelle, car il implique qu'on ne sait pas mieux... et qu'on ne cherche pas non plus. Nous allons donc tenter dans cette chronique de proposer suffisamment d'outils et de ressources pour remédier à cette situation.

hybrides

Anglicismes hybrides

On a vu que l'anglicisme intégral, c'est l'utilisation d'un mot anglais tel quel. Dans le cas de l'anglicisme hybride, on construit une forme nouvelle en empruntant à l'anglais un mot, une forme ou un sens, auquel on ajoute un élément français. Il peut s'agir de la francisation d’un mot anglais ou de la conservation d’un mot anglais dans une expression.

Par exemple, le verbe dealer, formé à partir de l’anglais to deal, est parfois employé avec le sens de « composer avec quelque chose » ou de « s’occuper de quelque chose ». Cet emprunt n’est pas nécessaire puisque des équivalents existent déjà en français, par exemple : s’adapter àcomposer avecse débrouillerréagir àsupporterfaire face àvivre avecs’y prendre, ou encore s’occuper de, avoir affaire ànégocier, etc.

Un autre exemple, les emprunts focusser et se focusser sont parfois employés en français pour parler de personnes, de choses ou d’événements qui se concentrent sur un point précis. Ces emprunts sont inutiles puisqu'on peut aisément les remplacer par de nombreux verbes ou locutions tels que focaliser, se focaliser, se concentrer, porter son attention sur, être centré sur, concerner surtout, s’orienter vers, mettre l’accent sur, s’articuler autour de, etc.

syntaxiques

Anglicismes syntaxiques

 

Un anglicisme, c'est un emprunt linguistique à l'anglais. Il peut s'agir d'un mot, d'un sens, d'une forme, d'une prononciation, etc. Dans le cas de l'anglicisme syntaxique, on reproduit en français des éléments de la structure syntaxique anglaise.

Plusieurs de ces emprunts syntaxiques portent sur le mauvais emploi d'une

préposition ou d'une conjonction.

 

Par exemple, la préposition sur une émission sur la télé, être sur l'autobus, siéger sur un comité sont des calques de l'anglais on tv, on the bus, on a committee et se disent plutôt en français à la télé, dans (ou à bord de) l'autobus, siéger à un comité


Ou encore, les conjonctions que et sous la fille que je t'ai parlé (dont je t'ai parlé)un patient sous observation (en observation).

Comme vous vous doutez bien, il existe plusieurs types d'anglicismes syntaxiques touchant l'ordre, la forme, la structure des mots, etc. et nous y reviendrons dans de futures chroniques. En attendant, on trouve plusieurs sources de révision du français sur Internet, entre autres sur le site du Bureau de la traduction du gouvernement canadien.


Voici deux ressources portant sur des anglicismes syntaxiques :

morphologiques

Anglicismes morphologiques

Un anglicisme, c'est un emprunt linguistique à l'anglais. Il peut s'agir d'un mot, d'un sens, d'une forme, d'une prononciation, etc. Dans le cas de l'anglicisme morphologique, on traduit la forme étrangère de façon littérale pour créer un équivalent français. Il peut s'agir d’un mot simple ou d’un mot composé.


Dans le cas d'un mot simple, la traduction littérale résultera en un mot inexistant. Par exemple, an estimate traduit par estimé, lequel n'existe pas en français comme nom, seulement comme participe passé; ou encore to impact traduit par impacter qui n'existe en français que dans le domaine de la médecine.
 

Dans le cas d’un mot composé ou d'une locution, chacun des mots traduits peut être français, mais le résultat dans son ensemble ne l'est plus et représente un calque de l'anglais. Par exemple, à l'année longue traduit de all year long doit être remplacé par toute l'année ou à longueur d'année. Un autre exemple courant : heures d'affaires, calque de business hours, pour lequel on peut utiliser heures de bureau ou heures d'ouverture.

Voici deux ressources portant sur les anglicismes morphologiques :

Jeux sur les anglicismes par le Bureau de la traduction.jpg
phraséologiques

Anglicismes phraséologiques

Un anglicisme, c'est un emprunt linguistique à l'anglais. Il peut s'agir d'un mot, d'un sens, d'une forme, d'une prononciation, etc. Dans le cas de l'anglicisme phraséologique, c'est une locution ou une image propre à l'anglais, qu'on emprunte.

Chaque langue comporte des expressions imagées qui lui sont propres. Ces expressions se traduisent rarement mot à mot, car elles représentent les traits socioculturels et linguistiques, la culture donc, de la langue d'origine. 

Prenons l'expression française tomber dans les pommes qui signifie s'évanouir. On ne saurait la traduire par to fall in the apples qui n'a aucune correspondance en anglais. De même, l'expression in a nutshell perd son sens lorsqu'elle est traduite mot à mot. On la traduira plutôt par en un mot ou en résumé.

On voit donc qu’une expression idiomatique perd son sens lorsqu’elle est traduite directement. Parfois même, la traduction semble l'inverse de l'expression d'origine.  Par exemple, filer à l'anglaise devient take the French leave et tu vas me manquer se dit I'll miss you en anglais. Cette dernière expression est particulièrement problématique pour les francophones qui ont trop souvent tendance à utiliser le sens anglais et diront je vais te manquer.

Certaines traductions fautives sont à ce point utilisées, qu'on ne doute plus de leur bon usage. Ainsi, faire du sens, faire sa part, faire une différence

demander une question, garder la ligne et plusieurs autres, sont des calques de l'anglais.

Il vaut la peine de consulter des listes en ligne de ces expressions qui constituent des anglicismes phraséologiques, afin de s'améliorer en français. La Banque de dépannage linguistique de l'Office québécois de la langue française en offre une ici :

Les emprunts.jpg
exercices
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